Articles Tagués ‘art contemporain’

Texte : Karine Tessier

The Butterfly Effect, de Mirov. Photo : artch.org

Du 27 au 30 septembre, si vous passez par le Square Dorchester, vous aurez la surprise d’y trouver plus de 150 œuvres d’art contemporain, disposées dans des arches blanches. Des peintures, photographies, sculptures, impressions textiles et meubles créés par 21 artistes émergents, dans le cadre de la première édition du projet Artch. Fragments Urbains est allé faire un tour sur les lieux, alors qu’on s’affairait au montage de cette exposition d’envergure.

Chimère, de Richelli. Photo : artch.org

L’initiative, née d’une collaboration entre Art souterrain, Carrefour jeunesse-emploi Montréal Centre-Ville et JACK Marketing, vise à faire découvrir des créateurs prometteurs au public autant qu’au marché de l’art. Ces jeunes ont été sélectionnés par un jury au printemps dernier, puis ont reçu une bourse de 1 000 dollars, ainsi qu’une formation d’une cinquantaine d’heures. Ils ont pu approfondir leurs connaissances sur la gestion financière, les droits d’auteur, le réseautage, la scénographie. L’événement qui se déroule cette semaine, en plein cœur du centre-ville de la métropole, c’est la dernière étape du projet Artch.

Femme paisible, de Kevin Calixte. Photo : artch.org

« J’ai déjà fait des expositions dans des cafés ou de petites galeries privées. Mais un événement grand public, touchant autant de personnes, c’est la première fois, confie Geneviève Bilodeau-Blain. Avoir la reconnaissance d’un jury aussi prestigieux, c’est vraiment super. C’est un beau projet inclusif, même pour ceux qui, comme moi, sont autodidactes. »

« Je me souviens de la phrase d’un galeriste : « Si je prends un artiste sous mon aile, c’est comme si je me mariais avec. » Ça permet de comprendre pourquoi c’est dur d’entrer dans les galeries. Artch permet d’avoir une belle visibilité, de se faire connaître du grand public, mais également du marché de l’art », explique Thierry du Bois.

Diffractions glorieuses, de Maude Corriveau. Photo : artch.org

Pour épauler ces 21 jeunes créateurs, des ambassadeurs, comme Claudine Prévost, Francisco Randez, Anaïs Favron et Marie-France Bazzo. Et aussi une porte-parole, Geneviève Borne. « J’adore la jeunesse! J’adore encourager, donner un coup de main. J’ai été vraiment charmée par les œuvres de ces jeunes artistes là. Et j’ai été charmée par le programme, en fait, qui leur donne accès à un lieu très, très passant du centre-ville de Montréal. »

L’exposition Artch, c’est également l’occasion idéale de s’initier à l’art contemporain, qu’on souhaite ici démocratiser. Des ateliers gratuits sont d’ailleurs offerts au public. Et, sur le site du Square Dorchester, des guides seront présents pour orienter les visiteurs et leur faire découvrir leurs coups de cœur.

Crumbling Love, de Chloé Larivière. Photo : artch.org

« L’art contemporain, c’est tellement large. Le public ne sera pas forcément touché par tel art, mais il le sera par un autre. Et je pense que chacun peut trouver un petit peu un point d’accroche », affirme Thierry du Bois. Le photographe présentera notamment au public son projet Monster. « Ce sont des têtes de tracteurs, qui représentent un peu le visage des travailleurs des temps modernes. Les nouvelles technologies ont complètement transformé le paysage dans lequel on est. »

Monster, de Thierry du Bois. Photo : artch.org

De son côté, Geneviève Bilodeau-Blain propose aux visiteurs des collages colorés. « Je joue avec le microscopique, le macroscopique. Je mélange l’abstraction avec ce que je pense être du moléculaire, comme toutes les dynamiques internes. C’est un peu un clin d’œil à ma formation universitaire en biologie. »

Balançoire, de Geneviève Bilodeau-Blain. Photo : artch.org

Amoureuse de l’art contemporain, la porte-parole Geneviève Borne lance une invitation enthousiaste au public. « Ça nourrit l’âme de contempler de l’art. C’est ludique! C’est inspirant! Ce que je souhaite aux jeunes artistes, c’est de vendre des œuvres au public, d’être découverts par des collectionneurs ou des galeries d’art. C’est comme ça, parfois, qu’une carrière est lancée. »

Buffet galbé, de Douglas Mackay. Photo : artch.org

L’exposition Artch est présentée du 27 au 30 septembre 2018 au Square Dorchester, à Montréal.

Pour toutes les informations : artch.org

Texte : Karine Tessier

« Flower 5 », de la série Specimen, de Zachari Logan (2016).

Du 21 au 23 avril, l’Arsenal, Art contemporain, à Montréal, sera pris d’assaut par les amateurs d’art, collectionneurs, professionnels et les curieux dans le cadre de la 10e édition de Papier, la plus grande foire d’art contemporain au Québec. L’occasion idéale de découvrir le travail de 300 artistes, représentés par 39 galeries canadiennes, de débuter ou d’enrichir sa collection personnelle, et d’assister à des visites guidées et tables rondes.

À l’approche de cet événement festif, Fragments Urbains a posé quelques questions à trois galeristes de la métropole, pour en apprendre plus sur leur métier et avoir un avant-goût de ce qu’ils présenteront au public lors de Papier 17.

« Fusillade d’ivoire », de Laurence Vallières (2016).

Galerie Station 16

Entrevue avec Amanda Brownridge, directrice des communications et historienne d’art.

Depuis quand Galerie Station 16 participe-t-elle à la foire Papier?

Normalement, pour participer à des foires, une galerie doit exister depuis quelques années. Nous sommes présents à l’événement depuis deux ans, maintenant.

L’impact de Papier est-il facilement perceptible sur les affaires de votre galerie?

La foire permet de rejoindre un public différent de celui qu’on attire généralement. Elle nous permet d’exposer et d’être vus par des collectionneurs autant montréalais que du reste du Canada.

Pour beaucoup de visiteurs, c’est la première fois qu’ils entendent parler de notre travail. Certaines personnes sont étonnées de nous voir dans un tel événement. C’est un choc pour elles, mais un bon choc! D’ailleurs, l’an dernier, beaucoup de gens sont partis directement de Papier 16, dans le Vieux-Port, pour se rendre voir nos œuvres à la galerie, sur le boulevard Saint-Laurent.

Qu’allez-vous proposer aux amateurs d’art et aux curieux pour l’édition 2017?

Sera présenté le travail d’Alan Ganev (qui expose également à la galerie jusqu’au 6 mai 2017), de Jef Aérosol, de Laurence Vallières, de Mr. Brainwash, de Stikki Peaches et de Whatisadam.

Quelle place occupent les médias sociaux pour une galerie d’art contemporain en 2017?

Puisque nous sommes spécialisés en street art, nous sommes très actifs sur Instagram. Je suis toujours fascinée par le nombre de clients qu’on peut y trouver. Je dirais même qu’on entre dans une époque de post-street art, puisqu’il n’est même plus nécessaire de se déplacer pour admirer des œuvres! On peut le faire entièrement en surfant sur Internet!

Beaucoup de nos ventes se font aux États-Unis et en Europe, par le biais du Web. Nous utilisons même Facebook Live pour que nos fans à l’étranger puissent assister, à distance, à nos vernissages.

Galerie Station 16, fondée en 2008, est une galerie d’art urbain, présentant des œuvres influencées par la culture pop, le graffiti et le street art.

www.station16gallery.com

« Sans titre », de la série Hors-piste, de Normand Rajotte (2015).

Galerie Trois Points

Entrevue avec Marie-Christine Dubé, directrice adjointe.

Depuis quand la Galerie Trois Points participe-t-elle à la foire Papier?

Depuis la toute première édition. En 2007, le marché local a vécu un gros questionnement. On s’est demandé comment aller chercher de la visibilité et une nouvelle clientèle. Pour l’Association des galeries d’art contemporain (AGAC), qui organise Papier, c’était un passage obligé pour Montréal et le milieu des arts visuels d’avoir leur propre foire d’art contemporain. Les grands pôles tiennent toujours ce genre d’événement incontournable.

L’impact de Papier est-il facilement perceptible sur les affaires de votre galerie?

Pour la Galerie Trois Points, la meilleure année a été 2016, en termes de chiffre de ventes. Près de 50 % des gens qui ont acquis de nos œuvres à la foire étaient de nouveaux clients.

Évidemment, c’est une foire commerciale. Les galeries y sont présentes pour vendre. Mais les transactions sont effectuées de façon plus décontractée, plus accessible. On peut y rejoindre un plus vaste auditoire, discuter avec les visiteurs. Souvent, les artistes y sont aussi présents.

Tout ça permet de briser cette espèce de facteur intimidant, qui peut empêcher certaines personnes de pousser les portes des galeries le reste de l’année. C’est une préoccupation de plus en plus pour les galeries, plus que les œuvres elles-mêmes et leur prix.

Qu’allez-vous proposer aux amateurs d’art et aux curieux pour l’édition 2017?

Les artistes que nous avons sélectionnés cette année sont Elmyna Bouchard, Sylvain Bouthillette, Evergon, Milutin Gubash, Anne-Renée Hotte, Mathieu Lévesque, Natalie Reis et Mario Côté.

Aussi, à chaque édition de Papier, nous essayons d’avoir un invité. Pour nous, c’est important. Une foire, c’est le prétexte idéal pour tester différents marchés. Cette année, il s’agit d’Olivia McGilchrist. D’ailleurs, dès le 6 juin, à la Galerie Trois Points, nous proposerons une exposition duo de Mario Côté et Olivier McGilchrist, à qui nous avons donné carte blanche.

Le comportement des acheteurs lors d’une foire est-il différent de celui de ceux qui visitent une galerie?

Complètement! Souvent, les visiteurs d’une foire ont prévu faire un achat. Ils se font un budget au préalable.

Le modèle des galeries est appelé à évoluer depuis une dizaine d’années. On repense les façons de faire les choses, de rejoindre les gens. On est de plus en plus dans l’instantanéité, les médias sociaux. À Papier 16, l’année dernière, nous avons même finalisé quelques transactions par messages textes!

Galerie Trois Points a été fondée en 1988 par trois amoureux des arts… d’où les « trois points ».

galerietroispoints.com

« For Whom You Build », de Mitch Mitchell, (2014 – en cours).

Galerie Robert Poulin

Entrevue avec Robert Poulin, propriétaire et sculpteur de formation.

Depuis quand votre galerie participe-t-elle à la foire Papier?

Nous y sommes depuis 2010. Pour moi, l’événement est essentiel! Il apporte à ma galerie de la visibilité et une nouvelle clientèle. Les gens se rendent de moins en moins dans les galeries. Si on ajoute le prix des loyers, les taxes, les problèmes de circulation, ça devient de plus en plus difficile.

Papier 16, l’an dernier, a été un succès pour nous en termes de ventes. Et le nombre de transactions est croissant d’année en année.

Qu’allez-vous proposer aux amateurs d’art et aux curieux pour l’édition 2017?

Je défends les œuvres que j’aime ou que j’achète personnellement. Les discours, les C.V., je n’y crois absolument pas! Ce qui m’intéresse, c’est le travail de la main.

Le public de Papier 17 pourra découvrir le travail de Daniel Erban, Adrian Williams, Balint Zsako, Marc Leduc, Osvaldo Ramirez-Castillo, Shaun Morin, Nathan Alexis Brown et Henriette Valium.

Galerie Robert Poulin est un espace dédié aux œuvres qui montrent une filiation avec l’art brut, underground, la bande dessinée et l’univers Lowbrow.

galerierobertpoulin.com

« The Goose Wife and Her Children », de Ningeokuluk Teevee (2015).

Papier 17, du 21 au 23 avril 2017 à l’Arsenal, Art contemporain, à Montréal.

Pour toutes les informations : papiermontreal.com

Pour en apprendre plus sur la foire Papier 17, ainsi que sa programmation, c’est ici.

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Texte : Karine Tessier

Papier 16. Photo : Jean-Michael Seminaro.

L’an dernier, 17 000 visiteurs avaient envahi le Hangar 16, dans le Vieux-Port de Montréal, pour visiter la plus importante foire d’art contemporain au Québec, Papier 16. L’événement d’envergure avait alors généré des ventes dépassant le million de dollars.

Papier 16. Photo : Jean-Michael Seminaro.

Ce printemps, du 21 au 23 avril, les amateurs d’art, collectionneurs, professionnels et les curieux se donnent rendez-vous à l’Arsenal, Art contemporain, dans le quartier Griffintown, un ancien chantier naval fondé en 1853, pour découvrir le travail de 300 artistes, représentés par 39 galeries canadiennes.

Papier 16. Photo : Jean-Michael Seminaro.

Papier 17, la 10e édition de cette fête dédiée au médium du papier, ouvre non seulement ses portes gratuitement à tous les intéressés, mais on peut également s’y porter acquéreur d’œuvres à des prix plus accessibles que ce qu’on peut généralement voir à l’intérieur des murs des galeries.

Papier 16. Photo : Jean-Michael Seminaro.

Bien plus qu’un lieu d’exposition et de vente, la foire se veut un lieu d’échange et d’éducation. Des visites guidées y sont offertes tous les jours. À ne pas manquer, les tables rondes, qui seront pour la première fois enregistrées et rediffusées sur les plateformes Web de Papier 17. Les présentations vous aideront à démystifier l’art thérapie, comprendre les enjeux du marché de l’art au Canada, vous feront réfléchir sur l’art numérique et la performance dans les musées, en plus de vous présenter le métier de galeriste.

Papier 17, du 21 au 23 avril 2017 à l’Arsenal, Art contemporain, à Montréal.

Pour toutes les informations : papiermontreal.com

Pour lire nos entrevues avec trois galeristes présents à Papier 17, soit Galerie Station 16, Galerie Trois Points et Galerie Robert Poulin, c’est ici.

Papier 16. Photo : Jean-Michael Seminaro.

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Texte : Karine Tessier

Papier16_bannière

Du 21 au 24 avril, se tient dans la métropole la neuvième édition de Papier, une foire d’art contemporain sur… papier, l’une des plus importantes du genre en Amérique du Nord. Organisé par l’Association des galeries d’art contemporain (AGAC), l’événement donne à voir les créations de 300 artistes d’ici et d’ailleurs, représentés par 38 galeries. Dessins, photographies, collages et autres sculptures vous attendent donc au Hangar 16, au quai de l’Horloge, dans le Vieux-Port, un espace de 2 300 mètres carrés.

Hangar 16.

Hangar 16.

Désireuse de rejoindre le plus de gens possible, l’AGAC s’est donné comme mission de démocratiser l’art contemporain. D’abord, en favorisant la proximité entre le public et les exposants. Mais, également, en proposant aux amateurs d’art et, qui sait, futurs collectionneurs des œuvres plus abordables que celles que l’on retrouve souvent dans les musées et galeries. Pour compléter l’expérience, des visites guidées et des tables rondes sont prévues. Le panel de Lost and Found : Print Publishing After the Internet s’interrogera sur la possible fin du livre, alors que les mondes de l’édition et des médias vivent de nombreux bouleversements. Aussi, L’art contemporain pour les nuls… et les moins nuls, une discussion animée par le critique et professeur Nicolas Mavrikakis, qui permettra de démystifier l’art actuel, ainsi que d’en comprendre les enjeux esthétiques et intellectuels. Un échange incontournable pour ceux qui trouvent les musées et galeries un brin intimidants.

Papier15. Photo : Jean-Michael Seminaro.

Papier15. Photo : Jean-Michael Seminaro.

Papier15. Photo : Jean-Michael Seminaro.

Papier15. Photo : Jean-Michael Seminaro.

Parmi les centaines d’artistes présents à Papier16, certains coups de cœur de Fragments Urbains. À l’espace de la Galerie Antoine Ertaskiran, les paysages destroy en teintes pastel de Kim Dorland, mais aussi les photos bouleversantes de Jacynthe Carrier, qui illustrent la relation entre l’homme et le territoire, qu’il soit rural ou urbain. Du côté de la Galerie Division, l’incontournable Nicolas Baier et ses créations énigmatiques. La Galerie Michel Guimont, quant à elle, vous présente entre autres le travail de Donigan Cumming, des représentations crues de l’humanité et de ses tabous.

Vous êtes fana de films de peur? Passez voir les photos de Natascha Niederstrass au kiosque de la Galerie Trois Points. L’artiste s’inspire en effet du cinéma d’horreur et des faits divers. Si c’est plutôt les créations éclatées qui vous plaisent, vous plongerez volontiers dans l’univers coloré de Dan Brault, à l’espace Laroche/Joncas, un trip d’acide qui mêle collage et graffiti. Et on s’en voudrait de ne pas mentionner aussi le travail de Stikki Peaches, qui vous attend au stand de Station 16, bien connue pour ses portraits trash d’icônes de la pop, réalisés à l’aide de collage, de peinture acrylique et de sérigraphie.

Toutes les informations ici: papiermontreal.com

Papier16 x Scorpion Dagger from AGAC on Vimeo.