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CRITIQUE DE LAND RUSH D’OSVALDE LEWAT ET HUGO BERKELEY

Texte : Karine Tessier

Photo: Andrey Diarra

Photo: Andrey Diarra

À la fin du 20e siècle, les prix de la nourriture étaient plutôt stables sur le globe, et la famine déclinait. Mais en 2008, une crise alimentaire est venue bousculer le système en place. Des investisseurs étrangers, venus notamment de Chine, d’Arabie saoudite, de la Corée, ont investi le continent africain, là où se trouvent 60 % de toutes les terres arables de notre planète. Des millions d’hectares. Tout ça, avec la complicité des gouvernements en place, qui y voient une solution aux problèmes économiques de leurs pays respectifs.

Photo: Andrey Diarra

Photo: Andrey Diarra

Au Mali, où 75 % des habitants vivent du travail agricole, les avis divergent. Pour certains fermiers, c’est l’occasion de moderniser leurs techniques et d’offrir des emplois durables aux femmes. Mais pour la majorité, c’est une énième manifestation de l’impérialisme de certaines nations, des années après la décolonisation.

Land Rush est le dernier documentaire de la Camerounaise Osvalde Lewat et du Britannique Hugo Berkeley. Un film choc qui a été diffusé sur plus de 200 chaînes de télé à travers le monde. Un long métrage au propos essentiel, qui nous fait prendre conscience que la solution à cette crise nous appartient aussi, Nord-Américains. Un sujet sombre, qui contraste avec les images lumineuses du Mali, d’une beauté à couper le souffle.

La réalisatrice Osvalde Lewat. Photo: Antoine Tempe

La réalisatrice Osvalde Lewat.
Photo: Antoine Tempe

Le réalisateur Hugo Berkeley. Photo: Eli Cane

Le réalisateur Hugo Berkeley.
Photo: Eli Cane

L’année dernière, à l’occasion de sa 29e édition, le Festival international de cinéma Vues d’Afrique de Montréal a choisi de rendre hommage à Osvalde Lewat. Les cinéphiles de la métropole ont alors pu voir ou revoir ses œuvres marquantes, dont Land Rush.

La cinéaste engagée connaissait déjà bien la métropole puisqu’elle y a séjourné en 2000, le temps d’un stage à l’Institut national de l’image et du son. C’est d’ailleurs ici qu’elle a tourné son premier court métrage, Le calumet de l’espoir, sur le regard que portent les Nord-Américains sur les peuples amérindiens.

Photo: Andrey Diarra

Photo: Andrey Diarra

Osvalde Lewat travaille présentement à son premier film de fiction. En attendant, on peut voir Land Rush sur le site Web de l’organisme à but non lucratif Why Poverty?, qui se sert du septième art pour sensibiliser la population mondiale aux multiples visages de la pauvreté.

Site Web officiel de Why Poverty? : www.whypoverty.net