Articles Tagués ‘Station 16’

Texte : Karine Tessier

Pour sa 11e édition, la foire Papier 18 se pose encore cette année dans les vastes espaces d’Arsenal art contemporain Montréal, dans le quartier Griffintown. Du 19 au 22 avril, le premier événement du genre en Amérique du Nord vous donne à voir les créations de 300 artistes, représentés par 40 des plus importantes galeries d’art canadiennes. Voici les suggestions de Fragments Urbains pour profiter à fond de cette célébration.

Kiosque de la Galerie Hugues Charbonneau, Papier 16. Photo : Jean-Michael Seminaro.

Il s’agit de votre initiation aux arts visuels et vous aimeriez être guidés? Papier 18 a pensé à vous en offrant différentes visites commentées. Et si vous n’êtes pas rassasiés, pourquoi ne pas assister à l’une des nombreuses tables rondes? À la discussion L’Art thérapie : de la théorie à l’action, seront présentées des réalisations témoignant de l’impact concret de l’art thérapie dans la métropole. En 2018, y a-t-il encore des sujets tabous en arts visuels? Absolument! Il en sera question au panel Damage Control : Dealing With Controversy In Recent Contemporary Art. Alors qu’il est question depuis plusieurs années du fameux plafond de verre qui empêcherait les femmes d’atteindre les plus hautes sphères des affaires, des finances et de la politique, qu’en est-il du milieu de l’art contemporain? On réfléchira à la question à la table ronde Le Plafond de verre : la place des femmes dans le milieu de l’art contemporain.

Oeuvre de Dominique Pétrin, kiosque de la Galerie Antoine Ertaskiran, Papier 17. Photo : Jean-Michael Seminaro.

Vous préférez déambuler d’un kiosque à l’autre librement? Ne passez pas sans vous arrêter devant l’espace de la Galerie Antoine Ertaskiran, de Montréal. Vous y attendront les créations de Kim Dorland, connue pour ses forêts tantôt sombres, tantôt aux couleurs néon, les buildings de nuit d’Aude Moreau et les collages de papier sérigraphié de Dominique Pétrin.

Stikki Peaches, Jasmine, 2017, Mixed-Media on cardboard, 87,63 x 87,63 cm.

De son côté, la Galerie Station 16, située dans la métropole, revient cette année avec les sculptures aux messages politiques, sociaux et environnementaux de Laurence Vallières, les célèbres boîtes de sirop d’érable de WHATISADAM, ainsi que les œuvres empreintes de la culture pop des années 1980 et 1990 de l’incontournable Stikki Peaches.

Kit King, Gemini, 2017, Huile sur papier, découpé et riveté sur un support acier et aluminium, 127 x 188 cm.

Les artistes du kiosque de la Galerie Youn, de Montréal, ne laisseront personne indifférent. Kit King présentera ses portraits intimes qui défient les normes. Robin Crofut-Brittinham exposera ses réflexions délicates, entre mythologie et science-fiction, sur les relations qui unissent l’humain, la flore et la faune. Puis, il y aura les sculptures de papier découpé de Joey Bates, des fleurs immaculées minutieusement travaillées.

Du côté du Studio 21 Fine Art, d’Halifax, il vous faut admirer les tissages composés de découpures de magazines d’I-Chun Jenkins.

Poursuivez votre visite en allant jeter un œil aux oiseaux de proie de René Derouin, au kiosque de la Galerie Michel Guimont, de Québec, de poétiques observations sur la nature et la société actuelle.

Suite Ottawa No.18 – Gabrielle (Roy)
2018, eau-forte rehaussée à l’acrylique et au graphite, 30 x 23 cm.

Vous êtes des fans finis du très populaire Marc Séguin? Vous serez comblés en visitant la foire. Deux kiosques auront sur leurs murs des créations du célèbre Québécois, soit la Galerie Simon Blais, située dans la métropole, et la Galerie Jean-Claude Bergeron, d’Ottawa.

Shan Kelley, Disclosures (In the warmth of her arms I thought only of you.) (2017).

Cette année, plusieurs des créateurs présents à Papier 18 vous proposeront des œuvres qui nourriront les débats sur l’identité, qu’on parle de culture, de genre, d’orientation sexuelle ou de santé. De la Galerie Pierre-François Ouellette art contemporain, de Montréal, Meryl McMaster réfléchit sur les perceptions des cultures autochtones et européennes. Karen Tam, elle, illustre les représentations de l’Asie en Amérique du Nord et en Europe, quelque part entre les traditions et la société de consommation. Vous pourrez voir ses œuvres au kiosque de la Galerie Hugues Charbonneau, toujours de Montréal. Paul Petro Contemporary Art, de Toronto, exposera les fleuris sombres de Zachari Logan, qui explore, dans son travail, l’identité masculine. Et la galerie dc3 Art Projects, d’Edmonton, vous présentera les mots de Shan Kelley. L’artiste activiste exprime dans ses tableaux ses pensées sur l’identité, l’adversité, la maladie.

Oeuvres de Mitch Mitchell, kiosque dc3 Art Projects, Papier 17. Photo : Jean-Michael Seminaro.

Pour toutes les informations sur la foire Papier 18 et sa programmation : papiermontreal.com

L’an dernier, à l’occasion de Papier 17, nous nous étions entretenus avec les dirigeants de la Galerie Station 16, de la Galerie Trois Points et de la Galerie Robert Poulin. Pour lire leurs réflexions sur l’impact de la foire sur les affaires de leurs galeries, ainsi que la place des médias sociaux dans le marché de l’art contemporain, c’est ici.

Texte : Karine Tessier

« Flower 5 », de la série Specimen, de Zachari Logan (2016).

Du 21 au 23 avril, l’Arsenal, Art contemporain, à Montréal, sera pris d’assaut par les amateurs d’art, collectionneurs, professionnels et les curieux dans le cadre de la 10e édition de Papier, la plus grande foire d’art contemporain au Québec. L’occasion idéale de découvrir le travail de 300 artistes, représentés par 39 galeries canadiennes, de débuter ou d’enrichir sa collection personnelle, et d’assister à des visites guidées et tables rondes.

À l’approche de cet événement festif, Fragments Urbains a posé quelques questions à trois galeristes de la métropole, pour en apprendre plus sur leur métier et avoir un avant-goût de ce qu’ils présenteront au public lors de Papier 17.

« Fusillade d’ivoire », de Laurence Vallières (2016).

Galerie Station 16

Entrevue avec Amanda Brownridge, directrice des communications et historienne d’art.

Depuis quand Galerie Station 16 participe-t-elle à la foire Papier?

Normalement, pour participer à des foires, une galerie doit exister depuis quelques années. Nous sommes présents à l’événement depuis deux ans, maintenant.

L’impact de Papier est-il facilement perceptible sur les affaires de votre galerie?

La foire permet de rejoindre un public différent de celui qu’on attire généralement. Elle nous permet d’exposer et d’être vus par des collectionneurs autant montréalais que du reste du Canada.

Pour beaucoup de visiteurs, c’est la première fois qu’ils entendent parler de notre travail. Certaines personnes sont étonnées de nous voir dans un tel événement. C’est un choc pour elles, mais un bon choc! D’ailleurs, l’an dernier, beaucoup de gens sont partis directement de Papier 16, dans le Vieux-Port, pour se rendre voir nos œuvres à la galerie, sur le boulevard Saint-Laurent.

Qu’allez-vous proposer aux amateurs d’art et aux curieux pour l’édition 2017?

Sera présenté le travail d’Alan Ganev (qui expose également à la galerie jusqu’au 6 mai 2017), de Jef Aérosol, de Laurence Vallières, de Mr. Brainwash, de Stikki Peaches et de Whatisadam.

Quelle place occupent les médias sociaux pour une galerie d’art contemporain en 2017?

Puisque nous sommes spécialisés en street art, nous sommes très actifs sur Instagram. Je suis toujours fascinée par le nombre de clients qu’on peut y trouver. Je dirais même qu’on entre dans une époque de post-street art, puisqu’il n’est même plus nécessaire de se déplacer pour admirer des œuvres! On peut le faire entièrement en surfant sur Internet!

Beaucoup de nos ventes se font aux États-Unis et en Europe, par le biais du Web. Nous utilisons même Facebook Live pour que nos fans à l’étranger puissent assister, à distance, à nos vernissages.

Galerie Station 16, fondée en 2008, est une galerie d’art urbain, présentant des œuvres influencées par la culture pop, le graffiti et le street art.

www.station16gallery.com

« Sans titre », de la série Hors-piste, de Normand Rajotte (2015).

Galerie Trois Points

Entrevue avec Marie-Christine Dubé, directrice adjointe.

Depuis quand la Galerie Trois Points participe-t-elle à la foire Papier?

Depuis la toute première édition. En 2007, le marché local a vécu un gros questionnement. On s’est demandé comment aller chercher de la visibilité et une nouvelle clientèle. Pour l’Association des galeries d’art contemporain (AGAC), qui organise Papier, c’était un passage obligé pour Montréal et le milieu des arts visuels d’avoir leur propre foire d’art contemporain. Les grands pôles tiennent toujours ce genre d’événement incontournable.

L’impact de Papier est-il facilement perceptible sur les affaires de votre galerie?

Pour la Galerie Trois Points, la meilleure année a été 2016, en termes de chiffre de ventes. Près de 50 % des gens qui ont acquis de nos œuvres à la foire étaient de nouveaux clients.

Évidemment, c’est une foire commerciale. Les galeries y sont présentes pour vendre. Mais les transactions sont effectuées de façon plus décontractée, plus accessible. On peut y rejoindre un plus vaste auditoire, discuter avec les visiteurs. Souvent, les artistes y sont aussi présents.

Tout ça permet de briser cette espèce de facteur intimidant, qui peut empêcher certaines personnes de pousser les portes des galeries le reste de l’année. C’est une préoccupation de plus en plus pour les galeries, plus que les œuvres elles-mêmes et leur prix.

Qu’allez-vous proposer aux amateurs d’art et aux curieux pour l’édition 2017?

Les artistes que nous avons sélectionnés cette année sont Elmyna Bouchard, Sylvain Bouthillette, Evergon, Milutin Gubash, Anne-Renée Hotte, Mathieu Lévesque, Natalie Reis et Mario Côté.

Aussi, à chaque édition de Papier, nous essayons d’avoir un invité. Pour nous, c’est important. Une foire, c’est le prétexte idéal pour tester différents marchés. Cette année, il s’agit d’Olivia McGilchrist. D’ailleurs, dès le 6 juin, à la Galerie Trois Points, nous proposerons une exposition duo de Mario Côté et Olivier McGilchrist, à qui nous avons donné carte blanche.

Le comportement des acheteurs lors d’une foire est-il différent de celui de ceux qui visitent une galerie?

Complètement! Souvent, les visiteurs d’une foire ont prévu faire un achat. Ils se font un budget au préalable.

Le modèle des galeries est appelé à évoluer depuis une dizaine d’années. On repense les façons de faire les choses, de rejoindre les gens. On est de plus en plus dans l’instantanéité, les médias sociaux. À Papier 16, l’année dernière, nous avons même finalisé quelques transactions par messages textes!

Galerie Trois Points a été fondée en 1988 par trois amoureux des arts… d’où les « trois points ».

galerietroispoints.com

« For Whom You Build », de Mitch Mitchell, (2014 – en cours).

Galerie Robert Poulin

Entrevue avec Robert Poulin, propriétaire et sculpteur de formation.

Depuis quand votre galerie participe-t-elle à la foire Papier?

Nous y sommes depuis 2010. Pour moi, l’événement est essentiel! Il apporte à ma galerie de la visibilité et une nouvelle clientèle. Les gens se rendent de moins en moins dans les galeries. Si on ajoute le prix des loyers, les taxes, les problèmes de circulation, ça devient de plus en plus difficile.

Papier 16, l’an dernier, a été un succès pour nous en termes de ventes. Et le nombre de transactions est croissant d’année en année.

Qu’allez-vous proposer aux amateurs d’art et aux curieux pour l’édition 2017?

Je défends les œuvres que j’aime ou que j’achète personnellement. Les discours, les C.V., je n’y crois absolument pas! Ce qui m’intéresse, c’est le travail de la main.

Le public de Papier 17 pourra découvrir le travail de Daniel Erban, Adrian Williams, Balint Zsako, Marc Leduc, Osvaldo Ramirez-Castillo, Shaun Morin, Nathan Alexis Brown et Henriette Valium.

Galerie Robert Poulin est un espace dédié aux œuvres qui montrent une filiation avec l’art brut, underground, la bande dessinée et l’univers Lowbrow.

galerierobertpoulin.com

« The Goose Wife and Her Children », de Ningeokuluk Teevee (2015).

Papier 17, du 21 au 23 avril 2017 à l’Arsenal, Art contemporain, à Montréal.

Pour toutes les informations : papiermontreal.com

Pour en apprendre plus sur la foire Papier 17, ainsi que sa programmation, c’est ici.

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Texte : Karine Tessier

Papier16_bannière

Du 21 au 24 avril, se tient dans la métropole la neuvième édition de Papier, une foire d’art contemporain sur… papier, l’une des plus importantes du genre en Amérique du Nord. Organisé par l’Association des galeries d’art contemporain (AGAC), l’événement donne à voir les créations de 300 artistes d’ici et d’ailleurs, représentés par 38 galeries. Dessins, photographies, collages et autres sculptures vous attendent donc au Hangar 16, au quai de l’Horloge, dans le Vieux-Port, un espace de 2 300 mètres carrés.

Hangar 16.

Hangar 16.

Désireuse de rejoindre le plus de gens possible, l’AGAC s’est donné comme mission de démocratiser l’art contemporain. D’abord, en favorisant la proximité entre le public et les exposants. Mais, également, en proposant aux amateurs d’art et, qui sait, futurs collectionneurs des œuvres plus abordables que celles que l’on retrouve souvent dans les musées et galeries. Pour compléter l’expérience, des visites guidées et des tables rondes sont prévues. Le panel de Lost and Found : Print Publishing After the Internet s’interrogera sur la possible fin du livre, alors que les mondes de l’édition et des médias vivent de nombreux bouleversements. Aussi, L’art contemporain pour les nuls… et les moins nuls, une discussion animée par le critique et professeur Nicolas Mavrikakis, qui permettra de démystifier l’art actuel, ainsi que d’en comprendre les enjeux esthétiques et intellectuels. Un échange incontournable pour ceux qui trouvent les musées et galeries un brin intimidants.

Papier15. Photo : Jean-Michael Seminaro.

Papier15. Photo : Jean-Michael Seminaro.

Papier15. Photo : Jean-Michael Seminaro.

Papier15. Photo : Jean-Michael Seminaro.

Parmi les centaines d’artistes présents à Papier16, certains coups de cœur de Fragments Urbains. À l’espace de la Galerie Antoine Ertaskiran, les paysages destroy en teintes pastel de Kim Dorland, mais aussi les photos bouleversantes de Jacynthe Carrier, qui illustrent la relation entre l’homme et le territoire, qu’il soit rural ou urbain. Du côté de la Galerie Division, l’incontournable Nicolas Baier et ses créations énigmatiques. La Galerie Michel Guimont, quant à elle, vous présente entre autres le travail de Donigan Cumming, des représentations crues de l’humanité et de ses tabous.

Vous êtes fana de films de peur? Passez voir les photos de Natascha Niederstrass au kiosque de la Galerie Trois Points. L’artiste s’inspire en effet du cinéma d’horreur et des faits divers. Si c’est plutôt les créations éclatées qui vous plaisent, vous plongerez volontiers dans l’univers coloré de Dan Brault, à l’espace Laroche/Joncas, un trip d’acide qui mêle collage et graffiti. Et on s’en voudrait de ne pas mentionner aussi le travail de Stikki Peaches, qui vous attend au stand de Station 16, bien connue pour ses portraits trash d’icônes de la pop, réalisés à l’aide de collage, de peinture acrylique et de sérigraphie.

Toutes les informations ici: papiermontreal.com

Papier16 x Scorpion Dagger from AGAC on Vimeo.