CRITIQUE DE MAMAN? NON MERCI! DE MAGENTA BARIBEAU

Texte : Véronique Bonacorsi

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Un être humain, étant enfant, se voit présenter sa vie d’adulte comme un clés en main. On se marie, on s’achète une maison, puis viennent les enfants. Mais pourquoi donc assume-t-on que cette conception du destin correspond à l’idéal de tous? Maman? Non merci!, présenté en première mondiale aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), rencontre cet échantillon de la société occidentale qui ose affirmer son désir de vivre childfree.

Magenta Baribeau doit l’inspiration de son premier long métrage documentaire à l’exaspération. L’exaspération face à l’incompréhension, qui frôle parfois le mépris, de son entourage lorsque la réalisatrice affirmait ne pas vouloir d’enfants. Auto-investie de la mission de conscientiser la société à ce phénomène plutôt caché que constitue la non-maternité, Baribeau est parvenue, grâce à un blogue, à contacter d’autres « extraterrestres » comme elle. La jeune femme se devait de révéler au grand jour ces femmes – et ces hommes –, afin de faire cesser les préjugés.

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Maman? Non merci! se présente comme un tricot de témoignages des childfree et d’analystes de ce choix de vie. Ces différentes voix – de la vieille dame québécoise à l’auteure française, en passant par les fiers non-parents belges – véhiculent leur constante nécessité de se justifier devant les visions conservatrices et arrêtées voulant que le sens de l’existence se trouve en la recréant. Mettant à jour les pressions et les clichés inévitables qu’engendre l’audace de ne pas se reproduire, le film souligne une revendication féministe ignorée, mais, surtout, il propose une remise en question sociale.

Ce documentaire symbolise l’aboutissement de six ans d’une quête personnelle, d’abord, de la réalisatrice, dans le but de démontrer la validité d’une vie sans enfants. La qualité première du projet, dont la forme rappelle la rigueur d’une dissertation académique, repose dans la diversité des confessions, dressant un bon portrait de la réalité occidentale. Sans désirer faire l’apologie de la non-maternité, on dénonce les comportements condescendants, désobligeants, de certains parents ou aspirants parents à l’esprit fermé. En exposant les vérités de ces sujets, Maman? Non merci! nous dévoile les pressions qui pèsent sur les détentrices d’un utérus et nous confronte à un malaise qui reste aujourd’hui assez tabou. Ce film possède le potentiel de provoquer d’importantes discussions sur la perception des rôles des genres.

Pour connaître les dates des prochaines projections et de la sortie DVD de Maman? Non merci!, on consulte le blogue de la cinéaste Magenta Baribeau : mamannonmerci.blogspot.ca

La 18e édition des RIDM se déroule du 12 au 22 novembre 2015 dans plusieurs salles de la métropole. Au menu : 144 films, provenant de 42 pays, et présentés par une centaine d’invités. Mais aussi, des conférences, des débats, des expositions et des concerts. Site Web officiel : www.ridm.qc.ca

 

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