Cette saison 2024-2025 au Théâtre ESPACE GO sera particulièrement vivifiante. D’abord, parce qu’elle sera la première d’Édith Patenaude à la direction de cette institution du boulevard Saint-Laurent, à Montréal. Mais, aussi, parce que la programmation qu’on nous y propose rassemble des œuvres au grand pouvoir transformateur : thématiques sociales controversées, perspectives nouvelles, formules innovatrices… Le coup d’envoi sera donné par Moi, Jeanne, une pièce mettant en scène un.e Jeanne d’Arc non binaire, dirigée par le populaire duo Pleurer Dans’Douche.

Moi, Jeanne

On connaît tous au moins un peu l’histoire de cette adolescente paysanne qui affirmait avoir été mandatée par Dieu pour diriger l’armée française contre les Anglais, au XVe siècle. Mais, dans cette version actualisée du célèbre récit, le personnage de Jeanne d’Arc, non binaire, appelle à la déconstruction des normes sociales.

L’auteurice Charlie Josephine a choisi de s’approprier le mythe de la jeune combattante pour explorer les questions liées à l’identité de genre, dans un spectacle à l’humour mordant et au rythme haletant, encensé par la critique britannique.

À la mise en scène de cette œuvre étonnante, le duo Pleurer Dans’Douche, formé de Geneviève Labelle et Mélodie Noël Rousseau, qui nous a habitué.e.s à un théâtre interdisciplinaire haut en couleur. Sa création Ciseaux, habile hybride entre le documentaire, la performance et le cabaret drag, a notamment connu un beau succès, il y a deux ans. Du 24 septembre au 20 octobre 2024.

Photo : Maxyme G. Delisle.

Aussi à l’ESPACE GO, cette saison…

L’autofiction Faire la mort abordera une question fascinante : comment peut-on faire le deuil d’une personne encore vivante? Une réflexion tout en douceur sur l’espace qu’on s’accorde pour vivre cette transition, dans l’intimité et en société. Ce récit écrit par Krystel Descary sera mis en scène par Marie-Ève Milot et enveloppé par les mélodies envoûtantes de Mykalle Bielinski.

Photo : Maxyme G. Delisle.

Œuvre singulière au climat empreint d’étrangeté et de mystère, Une vie de femme explorera les raisons de la disparition d’une femme, avec de multiples tableaux ponctués d’humour absurde. Écrite et dirigée par Marie-Laurence Rancourt, la pièce réunira sur les planches une distribution d’expérience, formée d’Annick Bergeron, Larissa Corriveau, Martine Francke, Maxim Gaudette et Roger La Rue.

Photo : Maxyme G. Delisle.

Le printemps à l’ESPACE GO fera la part belle au fantastique, en accueillant en ses murs la troupe L’eau du bain. Dans Créatures, 11 filles et femmes entre 5 et 70 ans devront se serrer les coudes, alors que surviendra une catastrophe naturelle. Une œuvre inspirée de l’univers de l’écrivaine féministe Tove Jansson, mise en scène par Anne-Marie Ouellet.

Photo : Maxyme G. Delisle.

Pour clore cette année marquée par le changement, le théâtre montréalais proposera une création qui s’annonce bouleversante. L’amour ou rien sera une adaptation d’un texte de l’autrice afro-américaine bell hooks, dirigée par l’incontournable chorégraphe Mélanie Demers. Une célébration de l’amour tout à fait singulière, qui nous invitera à revoir notre façon de concevoir l’amour, en compagnie d’interprètes des mondes du théâtre, de la danse et de la musique.

Pour toutes les infos sur la saison 2024-2025 du Théâtre ESPACE GO, c’est ici.

Une réponse à « La rentrée à l’ESPACE GO : le mythe de Jeanne d’Arc revisité »

  1. La pièce «Moi, Jeanne » (et «I, Joan» de Charlie Joséphine dont la pièce est dérivée) était basée sur l’affirmation de Charlie Joséphine selon laquelle Jeanne d’Arc avait choisi de «mourir pour des vêtements masculins» parce qu’elle était prétendument non binaire, ce qui a été démystifiée : les historiens ont souligné que Jeanne d’Arc s’identifiait régulièrement comme la « pucelle des frontières de Lorraine » d’après une vieille prophétie, s’identifiant ainsi clairement comme cette pucelle spécifique et donc s’identifiant sans aucun doute comme une fille ; et plusieurs témoins oculaires ont déclaré qu’elle leur avait dit qu’elle avait continué à porter des vêtements de soldat (les « vêtements masculins » ) en prison afin de pouvoir garder les différentes parties des vêtements « fermement lacées et attachées » pour empêcher ses gardiens de lui retirer ses vêtements. L’huissier, Jehan Massieu, a déclaré que les gardiens l’avaient finalement manipulée pour la faire «rechuter» en lui enlevant sa robe et en la forçant à remettre ses vêtements de militaire, puis le juge l’a condamnée. Elle n’a donc pas choisi de « mourir pour les vêtements masculins.» Cet article affirme que Jeanne d’Arc était une « combattante », mais elle a contredit cela lors de la quatrième séance de son procès lorsqu’elle a déclaré qu’elle n’avait jamais combattu mais qu’elle portait plutôt sa bannière au combat, ce que confirment de nombreux témoignages oculaires.

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